Pove

Les Pové habitent la forêt à l'ouest de Koulamoutou, entre la Lolo et l'Ogoué. Au sud ils confinent aux Massangou, au nord au « pays des abeilles» vide d'hommes. Parmi eux vivent de petits groupes Akélé.

Histoire

Moukouvé, c’est la rivière d’où sont venus les ancêtres, vers le nord. La première pirogue s’appelait Malèpèlèmbè. Les hommes étaient en forme de trois boules, là où le ciel et la terre semblaient se toucher.
Ils ont senti un vent qui leur a éclairci les idées et leur a donné le pouvoir de fabriquer une pirogue. Tous les hommes, blancs, noir, pygmées, étaient groupés au village Mouhokamou (rassemblement). Ensuite, dans le village Tenga ils se divisèrent en trois. Ils marchèrent ensemble jusqu’à Moulabano (reconnaissance), puis à Boudinga. Au village Mouao on pratiquait la confusion des familles (inceste) ; c’est au village suivant, Koundza, que l’inceste a été dénoncé. Ils prirent alors le nom de Pové. Mitimbo était le père et Tsinga (tranquillité) la mère; c’est elle qui annonça l’interdiction de l’inceste. Elle est la mère de tous: Pové, Blancs, Pygmées. Partis de Koundza, ils fondèrent un nouveau village à Moupoundza (gaieté).
Là les Blancs les ont quittés : un Pové avait ri de son père Mitimbo, les Blancs voulurent le châtier, il y eut bataille. Les Blancs partirent, en emporLant les richesses que leur père leur avait données, parce qu’ils étaient obéissants. Les Pové restèrent dans la brousse. Le premier frère était le Pygmée (babongo), le deuxième le Pové, le troisième le Blanc. Les Pygmées aussi étaient de couleur blanche. Ils se sont partagés les coutumes. Les Pové suivirent la rivière Divélé Nangosso et fondèrent le village Moubango sur une colline dominant la rivière. Ils trouvèrent un homme appelé Ngètè et son père Mouélè, qui leur montrèrent la direction. Ils partirent avec les poulets du village, descendirent sur Bouhono (désastre), arrivèrent à Yangui. Là, ils se divisèrent. Les Mitsoho, Apindji, Bavia (Evia), Shimba, Okandé prirent leur chemin chacun de son côté. Là il Y avait un oiseau, Badiango, frère de Mbéla, qui détruisait les enfants. Les Pové sont revenus sur leurs pas et sont passés par l’Ivindo, puis chez les Okandé et à Eboundzé Mabousa (Mabousa était le premier oncle du clan Mogéné).

Les Pové franchirent alors le fleuve et envahirent la vallée de la Lolo. Les Nzabi étaient déjà installés sur la Bouengidi. Le premier habitant était le vieillard Koulamoutou. Le deuxième s’appelait Diminou Bounda, du village Belongo. Les Pové s’installèrent à Belongo, puis à Lin· guala. Les Européens arrivaient à ce moment-là sur l’Ogoué. Le capitaine Xavier vit descendre par la Lolo des débris d’arachides et de bananes, signe qu’il y avait des gens en amont. Il remonta la rivière et fit alliance avec Koulamoutou. Les Pové s’allièrent avec les Nzabi ; un de leurs chefs épousa la sœur de Koulamoutou. Ils nouèrent aussi des alliances matrimoniales avec les Massangou. Les Boungomo (Akélé) sont arrivés avant les Européens, au village de Bagnano. Ils semaient le trouble, prenaient les femmes des autres, tuaient des gens, en enlevaient d’autres comme esclaves. On avait peur d’eux. Après l’arrivée des Blancs, ils se sont tenus tranquilles. Les Pové n’ont pas participé à la révolte des Awandji ; on a même recruté des hommes chez eux pour lutter contre les Awandji.

Culture

Commerce et esclavage
La piste des esclaves, venant de Tchibanga, aboutissait à Mambi sur la lagune lvlbanio; les navires opéraient au large à Panga (pointe sud de Mayoumba) et à Banda-Pointe. Les Bapounou apportaient aussi des cabris et des canards. Les esclaves « mauvaises têtes » étaient attachés par des cordes. On se cachait pour les embarquer. Il y avait des commerçants européens à Kongo-Mayombe, anglais (Hatton et Cookson) et allemands. On voyait un bateau tous les deux mois. On apportait des palmistes, de l’huile, du caoutchouc. Société Les Vili et les Baloumbou se marient entre eux depuis longtemps.

La famille est matrilinéaire.
Certains clans se retrouvent dans les deux peuples : tels les Bayendji, qui existent aussi chez les Pounou et même les Nzabi. L’interdit en est le perroquet : une femme pourchassée par les assassins (pougni), fut sauvée par un perroquet qui faisait tant de bruit que les ennemis crurent à une troupe nombreuse et prirent la fuite. Les Badoumbi ont pour interdit la perdrix, etc… Quand des gens se rencontrent et reconnaissent leur appartenance au même clan,. Ils se disent « Samsa » et s’embrassent. Ils sont frères et se doivent l’hospitalité.

Techniques
Les Batsangui ont appris aux Pové à travailler le fer. Principaux instruments anciens : tsengo (houe en bois), épèté (coupe-coupe court, en forme de serpe tronquée, sert égaIement de pelle), mbèdi (matchettes), lances, sagaies à barbes, arbalète (esoholo). Autrefois on chassait l’éléphant au fusil à pierre. La pêche se fait à la nasse (garçons) ou au panier (femmes). Le premier pagne était la main, puis l’écorce de moulkoho, puis le raphia tressé (bongo).
La maison, en écorce de hala ou de moundjou, était petite, il fallait se baisser pour entrer. Les anciens se servent encore du fauteuil pygmée (ekondi : arbre fourchu) et de la pipe pygmée à gros tuyau droit et petit fourneau. On trouve les mêmes chez les Mitshogo.

Culture
Chaque clan a son interdit (gorille, panthère, perroquet, etc …). Les chefs usaient de la sonnette double (mikilinganga). Les instruments de musique sont l’arc musical et la harpe. Origine des animaux domestiques : Tous les animaux vivaient ensemble dans un village. Quand les Blancs sont partis, la plupart des animaux se sont sauvés. Seules les poules, les moutons, les cabris sont restés. Les premiers qui ont élevé des chiens sont les Pygmées. Ils ont enterré la mère des chiens à côté du foyer; depuis le chien a été l’ami de l’homme et l’ennemi des autres animaux. Les cochons et les canards ont été apportés par les Européens. Chanson: Tchitchiga (la joie), Misoso (première chanson des femmes: elles ne se lavaient pas, puis elles sont venues à la rivière), Ndoto et Ndoula (origine du mariage; une souris tuée a été la première dot), Mbwandé .Molanda (talisman de chasse) (chansons enregistrées).