Eshira

Les Eshira sont une population bantoue d'Afrique centrale vivant principalement dans les régions côtières du Gabon, dans la forêt et les prairies du sud de l'Ogooué et à l'ouest de son affluent, la Ngounié. Quelques communautés vivent également en République du Congo

Histoire

Les Eshira sont venus d’un lieu dit Esira, entre Ngomo et Lambaréné.
Le père du grand-père du narrateur habitait sur la Basse Ngounié. Les Galoa sont des Eshira (tous l’affirment) qui sont restés dans le pays d’origine et ont adopté la langue des Oroungou. Chassés de l’Ogoué par les Akélé, qui disposaient de fusils à pierre, les Eshira retrouvèrent des Akélé dans la région de Sindara-Fougamou; la guerre éclata pour des questions de femmes; les Akélé s’en allèrent au nord vers le lac Ezanga, sauf deux petits groupes existant encore à l’ouest, sur la route de Fougamou au Rembo Nkomi. Les Ehira avaient passé la Ngounié, sauf une femme malade dont sortaient, par mélange avec les litshogo, les Evéa (de Ouvima : gémir). L’avance continua en remontant la Ngounié, et les Eshira sc divisèrent en trois fractions : Tambou (vers Mouila), Tendra Lobihi (vers Mandji; appelé aujourd’hui Ngousi du nom d’un de leurs rois), Kamba (vers Fougamou : ceux qui sont restés en aval). On trouve les mêmes clans dans les trois fractions.

Culture

Techniques : Les plantes cultivées étaient les mêmes qu’aujourd’hui. Ne connaissant que les radeaux à l’origine, les Eshira ont appris des Nkomi à faire des pirogues. Les forgerons fabriquaient des haches étroites (l’épaisseur de trois doigts) et des sagaies. Les poteries étai en t achetées aux Pounou. Aux Pindji on achetait l’écorce de tongou pour faire les vêtements. Les maisons étaient en écorce, couvertes de feuilles et de doungoungou.

Société Matrilinéaire : L’oncle maternel (katsi) dirige la famille. Mais la famille paternelle a des droits sur la dot. Celle-ci autrefois consistait en cabris, enclumes, perles, colliers, objets de fer, et en services (gibier, bois). Aujourd’hui elle est en moyenne de 15000 francs initialement, plus des cadeaux successifs. Les chefs supérieurs territoriaux (mata) étaient plusieurs par fraction. Ils portaient des bracelets de cheville en cuivre, une peau de panthère, un sabre, un collier de dents de panthère. Les chefs de clan (kagni) portaient en outre une peau de bête à la main pour régler les palabres. Les jugements étaient précédés d’une invocation aux ancêtres. Les sanctions comportaient, notamment, l’amputation des oreilles. Les clans (certains au moins) ont des interdits Alimentaires d’animaux parents : le perroquet pour les Bouloulou, l’éléphant et la panthère pour les Moa Esira.