WOLEU-NTEM

Carte Woleu Ntem - Gabon

Chef lieu : Oyem

Population : 154 986 hab

Densité : 4 hab./km2

Superficie : 38 465 km2

La Province de Woleu-Ntem doit son nom à deux fleuves qui la traversent, le Woleu et le Ntem, et son chef-lieu est Oyem. La forêt équatoriale y occupe l’essentiel du territoire de cette région. Il est produit dans cette région de l’hévéa (permettant la production de caoutchouc), du café et du cacao. Les cultures vivrières (banane, manioc, taro…) et la chasse en forêt fournissent encore une bonne partie de l’alimentation des populations locales. On y trouve également du minerai de fer et de l’or.

Histoire et culture

Isolés dans la forêt équatoriale, loin des côtes et des premiers établissements coloniaux, les Fangs du Woleu-Ntem n’eurent de contacts directs avec des commerçants et explorateurs européens qu’à la fin du XIXe siècle. S’ils acceptèrent facilement d’établir des relations commerciales, les Fangs se montrèrent assez hostiles à la pénétration européenne. Leur pays fut découpé arbitrairement entre la France (Gabon), l’Allemagne (Cameroun) et l’Espagne (Guinée équatoriale) dans les années 1900. La rivalité franco-allemande entraîna plusieurs redécoupages de frontière entre le Gabon et le Cameroun.
La région du Woleu-Ntem fut officiellement créée en 1907. Le premier administrateur colonial, Weber, créa les postes de Oyem, Bitam et Minvoul dans le but de rendre la présence française effective. Une confrérie fang, dite des Binzima, s’y opposa. Simple mouvement de pillards pour les uns, mouvement de résistance à la colonisation pour d’autres, elle réunit de gré ou de force des milliers de Fangs. Les villages ralliés furent initiés, tandis que les villages collaborant avec les Français furent pillés. Oyone Mintsa, du clan Nkodjé, et Ekome Adza, du clan Odzip, furent les principaux chefs Binzima, selon les archives du service historique des troupes de Marine AEF.

Village - Gabon

Mais la France dut céder le Woleu-Ntem à l’Allemagne en 1912, suite au marchandage franco-allemand sur le Maroc. La Première Guerre mondiale n’épargna pas la région. Des combats eurent lieu en 1914-1915 et le Woleu-Ntem fut définitivement rattaché au Gabon. La guerre, l’occupation française, l’impôt obligatoire et le travail forcé furent la cause de plusieurs années de famine qui réduisirent sensiblement la population. 


Ethnies locales

Fang

FANG

Géographie

La forêt équatoriale occupe l’essentiel du territoire de cette région

Couvrant une superficie totale de 38 465 km² (soit 14,4% du territoire national), la province du Woleu-Ntem est recouverte de vieilles forêts secondaires caractérisées par les essences telles que l’Okoumé (Okouméa klaineana pierre), le Padouk (Pterocarpus soyauxii), le Moabi (Baillonella toxisperma), le Kévazingo (Guibourtia tessmanii, G. pellegrimana), le Bilinga (Nauclea diderrichii), le Movingui (Distemonanthus benthamianus) et des forêts secondaires dans les zones des plantations, dans les régions habitées, le long des cours d’eaux et le long des voies de communication. La province dispose de deux parcs nationaux : le Parc National de Minkébé (à cheval entre le Woleu-Ntem et l’Ogooué-Ivindo) et celui des Monts de Cristal (à cheval entre le Woleu-Ntem et l’Estuaire).

Le relief de la province peut être qualifié de collinaire avec une altitude qui descend rarement en dessous de 500 m. En effet, entre le versant Nord-Est des Monts de Cristal qui culmine à 800 m à l’Ouest, les monts Kokomeguel (900 m) à la frontière congolaise, et la montagne de Minkébé (937 m), à l’Est du Woleu-Ntem, l’altitude moyenne des principaux centres urbains avoisine les 600 m (Minvoul 660 m, Oyem 653 m, Medouneu 656 m, Bitam 608m et Mitzic 580m). Toutefois, le plateau s’affaisse au Sud de la Province, vers la vallée de l’Okano et ainsi à Lalara, l’altitude n’y est plus que de 287 mètres.

Faune et Flore

Une des zones les plus riches du Gabon

Le Woleu-Ntem regorge d’une exceptionnelle diversité biologique dont les Bégonia. En effet, sur les 121 espèces retrouvées en Afrique, le Gabon en compte 50, dont 16 dans le Parc National des Monts de Cristal. Sous cette végétation exubérante, on retrouve une faune riche et très variée, surtout dans le parc national de Minkébé qui dispose d’une grande population d’éléphants et qui présente la particularité d’être l’un des massifs forestiers les plus intact au monde.

La province est couverte dans sa majeure partie par une forêt dense humide sempervirente. Cependant, dans les zones habitées, le long des axes de communication, on note la présence de plantations, brousses et forêts secondaires. Le Woleu-Ntem est l’une des zones les plus riches du Gabon en matière de faune, flore et forêt. En effet, avec la zone de Minkébé constituée par une forêt primaire et équatoriale que la province recouvre, on y trouve seize (16) espèces de primates, une forte densité densité d’ éléphants et de grands gisements de minerai de fer. Cette forêt est classée zone exceptionnelle, d’où, au niveau national, elle a été retenue comme parc national.

Particularités

Le Mémorial de Mimbeng

En bordure de forêt, non loin de la piste, dans les environs de Mitzic, se trouve un petit cimetière : le mémorial de Mimbeng, souvenir de la guerre 14-18. Les Français et les Allemands se battirent pour ce morceau de territoire : le Woleu Ntem qui faisait partie du Cameroun, s’appelait alors « le nouveau Cameroun ». De l’autre côté de la route, en contrebas dans la végétation, se trouvent des carcasses de chars et de voitures de l’époque rongées par la forêt. D’après les noms inscrits sur les plaques, la majorité des personnes enterrées là étaient des tirailleurs sénégalais ».

Le site de Mimbeng a été classé monument historique. Le Gabon et la France ont érigé un mémorial sur le lieu de la bataille, en septembre 2007.

Tourisme dans le Woleu-Ntem

Un tourisme en plein développement

Malgré une forte capacité d’accueil des structures hôtelières implantées dans la province (près de 500 chambres) et d’importants sites touristiques, le tourisme reste encore une activité économique peu développée. En matière d’hôtellerie, le Mvett Palace, basé à Oyem, reste l’établissement d’accueil de référence dans la province.

Les principaux sites que le touriste peut rapidement visiter sont les cavités de Mekock Me Kwa situées au village d’Aguang (6 km d’Oyem), le Mont Koum (32 Km d’Oyem) sur l’axe Oyem-Bitam, avec une grande croix surplombant ses hauteurs, plantée par les missionnaires protestants au 19è siècle.

Il y a aussi le Mont Salem (60 Km) sur la route Libreville-Mimbeng où s’est déroulé un affrontement entre les Allemands et Français lors de la première guerre mondiale. On peut aussi visiter les cavités de Mebane Endama situées à 60 Km de la capitale provinciale du Woleu-Ntem.
La traversée d’Afane Nkoh, évoque la guerre entre les Allemands et les villageois et dans la forêt du même nom, on peut y rencontrer des animaux sauvages (panthères, gorilles, éléphants…).


À NE PAS MANQUER

Paroisse Sainte Thérèse d’Angone à Oyem
Sainte-Thérése est la paroisse Mère d’où est partie l’Evangélisation de toutes les autres localités du Woleu Ntem. Située à 5 km, au nord de la ville d’Oyem sur la route de Bitam, elle a été fondée en 1929 par le Père Joseph Bouchaud. D’autres bâtisseurs du diocèse ne peuvent ne pas être cités ici. C’est le cas des Pères Eloi Mayor, Eugène Gauthier, des frères de la congrégations des Frères de Saint Gabriel, Thibault au garage et à l’atelier, Flavien surnommé «Adaba» inspecteur des écoles primaires et fondateur de l’actuel CES d’Angone, le Père Yves Sockeel, fondateur du séminaire saint Kisito, des Sœurs Bleues de l’Immaculée Conception, la Mère Maria Pia, des Sœurs de Sainte-Marie, des Abbés Jean-Baptiste Adiwa, qui ira fonder la Paroisse Sacré-Cœur de Bitam, Cyriaque Obamba qui sera premier évêque gabonais du diocèse de Mouila.
Les Pères et les Abbés travaillent avec le précieux concours d’une remarquable équipe de catéchistes venus de Booué et du Moyen-Ogooué.
Aujourd’hui, la Paroisse Sainte-Thérése s’est bien développée : elle compte de très nombreuses annexes dans le département, réunies en communautés ecclésiales de base. Ont pris de l’extension au sein même de la paroisse, le C.E.S, le Séminaire Saint-Kisito, le C.C.C (Cours Complémentaire Catéchétique) pour la formation des catéchistes venus de tout le diocèse et en plus d’une infirmerie.
L’Abbé Joseph Mintsa est le premier prêtre originaire de la Paroisse.

Eglise

Le Mvet :
Patrimoine immatériel du Woleu Ntem

Ethnie Bitwi au Gabon

L’art du Mvett englobe tous les aspects de la culture Fang, que ce soit la poésie, la philosophie ou les connaissances scientifiques du monde, ce qui amène les Fangs à dire du Mvett qu’il s’agit d’un art total.