Gabon, terre d'Afrique

Histoire


De la découverte à nos jours

Les premières traces d’occupation humaine au Gabon remontent à au moins 400 000 ans.

A l’origine, le bassin de l’Ogooué a été habité par des grands noirs chasseurs cueilleurs qui taillaient la pierre pour confectionner des outils comme les grattoirs, les racloirs, les pointes de flèches. Vers 4.000 ans de nouveaux groupes humains, les néolithiques arrivent avec leurs outils de pierre polie et confectionnent la poterie puis vers 2.500 ans, c’est l’arrivée de peuples métallurgistes qui maitrisent les procédés des opérations de réduction du fer.

En 1472 les Portugais pénètrent dans la région de l’Estuaire. Ils baptisèrent le pays « Rio de Gabao », en raison, dit-on, de sa forme
semblable à un caban (« gabao » en portugais). « Gabao » se transforma ensuite en « Gabon ». Jusqu’au XVIIIe siècle, les tribus côtières entretinrent des relations commerciales avec les Européens (portugais, anglais, hollandais, français et espagnols).

C’est à partir du traité signé entre Louis Édouard Bouët-Willaumez et le souverain Mpongwè nommé Rapontchombo le 9 février 1839 que les Français étendent progressivement leur influence sur le Gabon : ils créent un poste militaire dans l’estuaire du Komo et la future capitale, Libreville, est fondée par d’anciens esclaves libérés d’un navire négrier. La naissance de Libreville (1850) est liée à l’incident du navire négrier brésilien Ilizia*.

La fixation des frontières du Gabon s’est faite progressivement, d’une part à cause de différends avec le Cameroun allemand, puis d’autre part dans le cadre de l’Afrique-Équatoriale française.

Le Gabon devient indépendant le 17 août 1960 et en 1961 Léon Mba, poussé par Charles de Gaulle, est élu président de la République gabonaise. Mais la monnaie nationale est fabriquée par la France qui en fixe aussi la valeur.

Le 17 août est devenu la date de la fête nationale du Gabon, qui commémore ainsi la proclamation de l’indépendance du pays par Léon Mba et son accession à la souveraineté internationale, après plus de cinquante ans de colonisation française.

* En savoir plus sur l’histoire du Gabon : Gabon Libre

Transport des grumes par flottage

Frise chronologique

- 2,1 milliards d'années

Les premières traces de vie pluricellulaire au monde : fossiles macroscopiques d’une taille allant jusqu’à plus de 17 cm

- 400 000 ans

Peuplement préhistorique du Gabon, par des homo erectus puis des homo sapiens qui taillent de gros outils de pierre. La génétique nous apprend que vers 70.000 ans la branche des pygmées se crée et se dissocie des homo sapiens; ces pygmées vivent dans la grande forêt en symbiose totale avec l’environnement et n’utilisent que des objets confectionnés à base de végétal.

- 4 000 ans

Peuplement du Gabon par les peuples néolithiques

2500 ans

Arrivée des premiers métallurgistes qui maitrisent le fer et qui commencent à impacter les forêts en développant l’agriculture sur brûlis. Ce sont les linguistes qui les appellent les Bantous.

XI et XVIIIème siècle

les Mpongwe s’installent entre le xie siècle et le xviiie siècle dans la zone de l’actuelle province de l’Estuaire. Le peuplement du Gabon se poursuit jusqu’au xvie siècle tant par le nord via la vallée de l’Ivindo (Mitsogo, Okandé, Bakota…) que par le sud (Échira, Punu, Balumbu, Bandjabi, Adouma/Nzébi…) Les Fangs, s’installent progressivement jusque dans le courant du xixe siècle.

XVème siècle

Arrivée des Portugais. Le nom du Gabon lui vient de ces premiers colons ; Gabão en portugais signifie « caban », en rapport avec la forme de l’Estuaire qui borde les côtes de Libreville.

XVIème siècle

Les Hollandais se livrent à la traite négrière, commerçant avec les chefs côtiers et notamment les Mpongwe, établis dans l’estuaire du Komo et les Orungu, implantés dans le delta de l’Ogooué. Les esclaves sont d’abord destinés aux plantations de Sao Tomé avant que ne se développe le commerce avec l’Amérique. Le commerce concerne aussi le caoutchouc, le bois, l’ivoire…

1839

La France occupe le Gabon et commencent à pénétrer l’hinterland.

1886

Le Gabon devient une colonie qui, dès 1888, est fusionnée avec celle du Congo sous le nom de Gabon-Congo puis, en 1898, de Congo français.

1904

Le Gabon redevient une colonie distincte.

1910

Les colonies du Gabon et du Congo sont intégrées dans l’Afrique-Équatoriale française.

1946

Le Gabon devient un territoire d’outre-mer.

17 août 1960

Le Gabon accède à l’indépendance, Léon Mba en devient le premier président.

1967

Décès de Léon Mba remplacé par son directeur de cabinet, Albert Bernard Bongo, appelé par la suite « Omar Bongo Ondimba ».

1968

Le président Bongo instaure le monopartisme avec la création du Parti Démocratique Gabonais.

8 juin 2009

Mort d’Omar Bongo Ondimba.

30 Août 2009

Ali Bongo est élu Président de la République.

24 Septembre 2016

Ali Bongo est de nouveau élu Président de la République pour un deuxième mandat.

Culture & traditions

Le Gabon Terre bantou

La culture gabonaise tire sa richesse de la diversification de ses peuples-fondateurs, les chasseurs cueilleurs tailleurs de pierre, les néolithiques, les peuples de l’âge du fer et à un degré moindre les Pygmées tous venus peupler les terres gabonaises. Les Pygmées se séparent des homos sapiens il y a 70.000 ans pour vivre en symbiose totale dans les forêts profondes.

Vers 3000 BP, apparurent les Premières populations du stade néolithique. Ces populations introduisirent les outils polis, les premières formes d’agriculture, l’exploitation du palmier à huile

Elaeis guineensis et la céramique. Contrairement aux chasseurs-cueilleurs, aux côtés desquels elles habitèrent probablement pendant un certain temps, elles vivaient de manière sédentarisée du moins le temps qu’il fallait pour mener à bien une récolte.

Toutes les langues du Gabon appartiennent au grand ensemble linguistique bantou qui s’étend du sud Cameroun à l’Afrique du Sud. Le Gabon actuel compte cinquante ethnies dont le Fang (32 %), le Mpongwè (15 %), le Mbédé (14 %), le Punu (12 %) …..(4).

Le Gabon c’est une culture en mouvement, un mélange de diversité et de traits communs, faisant cohabiter les croyances et les pratiques les plus diverses. Par exemple, telle une maman qui écrase son manioc au pilon dans un mortier, comme on le fait depuis des siècles, peut être interrompue dans son travail par la sonnerie de son téléphone portable.

La connaissance des mystères de la vie, la recherche de Dieu, les rites, les récits mythiques, les proverbes et les langues archaïques, connues des seuls initiés, constituent la part essentielle des traditions et des croyances des peuples gabonais transmises de génération en génération par la mémoire des hommes.

Pour la grande majorité des peuples du Gabon, l’initiation est à la base de tout, fondatrice de nombreuses valeurs : l’organisation sociale et politique.

L’Art

Artisan du Gabon

L’art gabonais est reconnu pour ses masques qui appartiennent avant tout à des sociétés initiatiques.
Ils incarnent à la fois les esprits d’ancêtres et les génies, qui en certaines circonstances participent à la vie du village.
L’art gabonais est un art religieux, fortement enraciné dans les structures sociales de chaque tribu, Le masque ou la statue n’est pas un objet sacré par lui-même, c’est le support d’une force qui peut s’exprimer aussi bien par d’autres moyens y par exemple, la musique, le chant, la danse ; L’image sculptée est donc symbole et message. (Perrois, Musée des arts et traditions)

Les rites

Cérémonie du Bwiti

Les danses du Gabon sont le reflet de la diversité des différents peuples et rites qui animent le folklore gabonais. Elles sont étroitement liées aux différents rites, notamment le Bwiti. A la fois rituelles et ludiques, les danses du Gabon véhiculent le lien étroit entre le sacré et le monde réel.

A mi-chemin entre la matière et l’immatériel, la vibration sonore est l’agent indispensable à l a communication des hommes entre eux, mais aussi la participation à la vie cosmogonique, par-delà les barrières du monde sensible.
Langage primaire, ou super langage, l’expression musicale, issue du cri et l’émotion englobe le langage intelligible des mots qu’elle précède (Perrois)
C’est, par conséquent, le support de la Tradition Orale dont elle garantit la Forme et la conservation au-delà de l’écriture et sans elle.