HAUT-OGOOUÉ

Chef lieu : Franceville

Population : 250 799 Hab

Densité : 6,9 hab./km2

Superficie : 36 547 m2

Parc nationaux :

Le Haut-Ogooué est une des neuf provinces du Gabon. Son chef-lieu est Franceville, qui abrite plus de 100 000 habitants. 
Région clé du Gabon de par ses ressources minières, est également un des hauts lieux de l’histoire Gabonaise, sa capitale Franceville ayant été fondée dès 1880 par Savorgnan de Brazza.
Le deuxième président de ce pays, Omar Bongo Ondimba, est né dans cette région en 1935 à Lewaï (actuelle Bongoville).

Histoire et culture

Les gisements préhistoriques découverts dans le Haut-Ogooué attestent d’une présence humaine très ancienne remontant certainement au paléolithique. Il est certain que depuis des millénaires, la région est une zone de passage du seul fait de son emplacement géographique particulièrement favorable à des déplacements entre le Moyen et le Haut-Ogooué et l’Ogooué et l’Alima vers le Congo.

Brazza s’en rendit compte dès qu’il eût atteint des savanes du pays ndoumou et ndassa en 1880, lors de sa seconde expédition. Franceville, dont le nom originel est Masoukou, fut d’abord appelé Francheville par Brazza.
Celui-ci fut bloqué par les chutes de Poubara et décida d’orienter ses recherches ultérieures vers le nord est, d’une part vers la Licona, d’autre part vers I’Alima par la piste des Batéké.

Les peuples de la vallée de l’Ogooué ne sont pas originaires des régions où ils se trouvent actuellement. Un vaste mouvement de migration, commencé il y a des siècles, s’est accentué aux XVIIème et XVIIIème siècles dans une direction Nord-Sud pour la masse Kota et Est-Ouest pour les Téké jusqu’à la limite de la forêt.

Les Kota du Nord et les Obamba du Sud se sont dirigés vers le Haut-Ogooué à partir de la Sangha dès le XVIIème siècle. Certains groupes Obamba (les Mindassa et les Bahoumbou) sont descendus très au Sud jusqu’aux sources de l’Ogooué. Les Kota du Nord sont patrilinéaires et les Obamba du Sud matrilinéaires.

Chef des Batékés - Gabon

Ceci a été confirmé par la découverte par une équipe de chercheurs du Centre National de la Recherche (CNRS) et de l’Université de Poitiers (France) de plus de 250 fossiles à l’échelle de centimètres (7 mm à 250 cm) près de Franceville. Ces fossiles représentants des formes de vie pluricellulaire sont les plus anciennes forme de vies du monde (2,1 milliards d’années). Le bassin de Franceville est actuellement à l’origine de la vie sur le globe terrestre, selon le Professeur Abderazak El Albani de l’Université de Poitiers.

Ethnies locales

Masque Obamba - Gabon

MBAMBA

Masque Adouma - Gabon

Adouma

Masque Téké du Gabon

TÉKÉ

Masque Nzebi du Gabon

NZÉBI

Géographie

Une région aux paysages variés

Le Haut-Ogooué est situé au sud-est du Gabon. Comme son nom l’indique, le fleuve principal qui l’arrose est l’Ogooué dont le cours supérieur traverse une zone vallonnée de savanes, avant de pénétrer dans la grande forêt, en amont de Lastoursville. Les affluents de l’Ogooué venant du nord-est, la Sébé et la Leconi délimitent les régions des plateaux batéké et de la forêt d’Okondja : la Mpassa arrose Franceville. Non loin de Franceville, l’Ogooué s’engouffre dans un goulet qui aboutit aux chutes de Poubara. Un pont de liane, le plus long du Gabon, permet d’apercevoir, en contrebas de la chute, des rapides impressionnants. Au nord et à l’Ouest, c’est le domaine de la « forêt équatoriale » : vers Koulamoutou ce sont les premiers contreforts des Monts du Chaillu; vers Okondja, les collines du pays Kota. Au centre se trouve la savane, restée longtemps le repaire d’un gibier abondant (buffles, éléphants, antilopes, lions, etc….), aujourd’hui la zone privilégiée tant par les ressources (gisements de manganèse et d’uranium) que par les facilités de circulation en toutes saisons. Enfin, à l’est, les plateaux batéké, sablonneux et pratiquement désertiques, offrent des paysages au panorama grandiose.

Faune et Flore

Des espèces rares et très prisées du Gabon

Les arbres dominants dans les savanes sont Annona senegalensis, Hymenocardia acida, Crossopteryx febrifuga et Maprounea africana. La couverture herbacée est dominée par Hyparrhenia diplandra, Trachypogon thollonii, Ctenium newtonii, Pobeguinea arrecta, Bulbostylis laniceps, Sporobolus congoensis et Andropogon schirensis. Les savanes sont coupées d’îlots de forêts ou de forêts galeries riches en Milletia laurentii, Anthostemma aubryanum, Pentaclethra eetveldeana, Vitex doniana, Uapaca paludosa, Xylopia aethiopica, Dacryodes buettneri, Ancistrophyllum sp., et, au centre et dans l’Ouest, en Aucoumea klaineana. Les zones inondables et les marécages sont dominés par Mitragyna ciliata et diverses espèces herbacées telles que Rynchospora corymbosa.
Une nouvelle espèce de plante a été découverte dans le zone tampon du parc : elle a été baptisée Memecylon batekeanum. Une deuxième nouvelle espèce pour la science est en train d’être décrite.

Concernant les mammifères, c’est dans les savanes (est de la province) qu’on trouve quelques espèces rares au Gabon, notamment le Céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia), célèbre au Gabon sous le nom de Ntsa (sa viande est très prisée), le Chacal à flancs rayés (Canis adustus), la Mangouste ichneumon (Herpestes ichneumon) et l’oryctérope (Orycteropus afer).
Le Serval (Felis serval) est connu des plateaux batéké et aurait occupé l’Est de la province. Le lion (Panthera leo) a longtemps vécu dans les Plateaux Batéké mais semblait avoir disparu depuis 1994, jusqu’à ce que des photos pièges le signale en octobre 2015 dans l’Ouest du parc national des Plateaux Batéké.
L’ouest de la province est recouvert de forêts, où l’on retrouve les mammifères plus habituels au Gabon : éléphants, buffles, potamochères, 6 espèces de primates dont les deux anthropoïdes et le Cercopithèque de Brazza, 2 espèces de prosimiens, 7 espèces de céphalophes (autres que le Ntsa) et 3 autres espèces « d’antilopes », 3 espèces de Pangolins et enfin, 12 espèces de petits et grands carnivores (autres que le serval et le lion).

Un autre aspect particulièrement intéressant de la province est la proximité immédiate de l’avifaune forestière et de l’avifaune particulière des plateaux. Il existe probablement très peu d’endroits en Afrique centrale où, sans bouger de place, on puisse observer, par exemple, le martin-chasseur à tête rousse (typiquement forestier) et le martin-chasseur strié (de savane), le crombec à gorge tachetée (forêt) et le crombec à calotte rousse (de savane).
Il convient ici de mentionner qu’il a été trouvé, d’abord près de Léconi, puis sur presque l’ensemble des plateaux, une cisticole dont le chant très caractéristique indique qu’il s’agit d’une espèce d’oiseau non encore décrite scientifiquement : cette espèce a été enregistrée sous le nom de Cisticole téké.

Particularités

D’importantes richesses naturelles

Le Haut-Ogooué dispose d’importantes richesses naturelles. La mise en exploitation des gisements de manganèse de Franceville et d’Okondja ferait du Gabon le premier producteur de manganèse au monde. En outre, l’augmentation progressive de l’exploitation de l’or, les recherches d’uranium vont constituer le potentiel minéralier de la province. La forêt reste peu exploitée et constitue la première richesse renouvelable du Haut-Ogooué.

Tourisme dans le Haut-Ogooué

Un tourisme varié avec de vraies infrastructures

Autour de Franceville :

  • Les chutes de Poubara et le célèbre pont de lianes
  • Les chutes de la Djoumou
  • Visite guidée de la ville

Autour des plateaux batéké :

  • Pique nique au lac Souba, puis canyon rouge de Léconi et usine Andza de Léconi
  • Randonnée en voiture sur les plateaux avec visite du canyon blanc et nuit musicale au village d’Ekouyi.
  • Parc privé Comilog des plateaux avec ses oryx, zèbres et autres animaux importés d’Afrique australe.

Vers les forêts :

  • Randonnée pédestre vers les plages aux éléphants (le long de la Mpassa) après une nuit au village d’Océlé
  • Parc privé de la Lékédi (à Bakoumba).


À NE PAS MANQUER

Le pont de Liane de Poubara
Un des endroits emblématique du GABON : Le Pont de Liane de POUBARA, inauguré en 1915 mesure 52 mètres et il est composé de 2400 lianes. Sur toutes les documentations, prospectus et affiches touristiques, ce site s’y trouve en première place. C’est le lieu qui sert de symbole représentatif majeur du pays.
Construit avec des lianes, ce pont vieillit et impose une reconstruction régulière. Pour des raisons de sécurité, il est reconstruit tous les ans.

Les travaux durent 2 mois environ, et décomposent en 2 phases :
Tout d’abord la collecte et le ramassage des lianes. Malgré l’impact de l’homme sur la nature, on trouve toujours des lianes, mais il faut aller de plus en plus loin en forêt pour les trouver. Cette collecte dure près d’1 mois.
Un peu plus d’1 mois est nécessaire aux ouvriers pour construire le nouveau pont au-dessus de l’ancien. Pour cette opération plus de 2000 lianes sont nécessaires. A peine une dizaine est nécessaire pour le tablier. Ensuite, toutes les autres lianes sont utilisées pour les bords latéraux et pour les tenseurs externes.
A la fin des travaux une cérémonie officielle permet de respecter la tradition ancestrale en faisant une offrande de vin à la rivière, et permettre ainsi aux esprits bienfaiteurs de veiller sur le pont et lui éviter les catastrophes (foudre, destruction, rupture….). La fin de la cérémonie est marquée par la coupure des liens de fixation de l’ancien pont de liane, qui tombe dans la rivière, et disparaît très rapidement.
Les autorités fêtent ensuite la naissance du Pont de Liane Rénové.